samedi 11 avril 2015

[Wii U] Le test de Frenchy Bird

En mai 2013 sortait Flappy Bird, un jeu d’obstacles développé en trois jours par le vietnamien Nguyen Ha Dong et qui connut un succès retentissant début 2014 après que le jeu ait été classé dans les mieux notés de l’AppStore. Quelques scandales plus tard (accusations de plagiat des graphismes du jeu Super Mario World, notes de l’AppStore qui auraient été trafiquées), le développeur indépendant décidait de retirer son jeu de la plateforme de téléchargement d’Apple mais dès le lendemain des dizaines de clones du jeu aux noms les plus improbables les uns que les autres apparaissaient (Flappy Whale, Flappy Wings, Flappy Fish…). Depuis le 05 février 2015, Frenchy Bird, une énième copie du jeu développé non pas par une mais par deux personnes, est disponible sur l’eShop Wii U. Alors simple copier/coller du jeu original ou adaptation révolutionnaire ?


Frenchy Bird c’est l’histoire de Marcel, un pigeon français affublé d’un béret et d’une marinière (il ne lui manque que la baguette de pain) qui décide de traverser Paris mais uniquement en évitant les lampadaires. Pas d’intro, pas de texte explicatif, comme dans la version originale du jeu, après l’écran titre, on se retrouve tout de suite en train de voler au milieu de la Ville Lumière. Le but du jeu est de passer entre le maximum de lampadaires, chaque passage vous rapportant un point, afin d’accumuler le maximum de points. Pour faire voler votre pigeon, il suffit tout simplement d’appuyer sur la touche A ou de tapoter sur l’écran du GamePad, comme pour la version de base sur iPhone. Chaque pression entraînera alors un battement d’aile du volatile le faisant l’élever dans les airs. Mais qui dit GamePad, dit-il nouvelles fonctionnalités pour le gameplay ?

Eh bien, comme trop souvent sur la console de Nintendo, non. Le jeu se résume comme toutes ses copies à tapoter sur l’écran pour faire voler l’oiseau. La seule différence est que vous pouvez utiliser la touche A et heureusement car l’utilisation du tactile de la mablette se révèle trop imprécise, ce qui ne se prête pas à ce genre de jeu où le gameplay est calculé au pixel près. Il vous faudra plusieurs dizaines de tentatives la première fois pour enchaîner les passages mais il reste très difficile d’anticiper le vol de Marcel. Les échecs se multiplient, ce qui rend le jeu assez frustrant, d’autant plus que vous pesterez plusieurs fois sur les collisions approximatives de votre personnage avec les obstacles et qu’à chaque fois que vous recommencez le niveau, il faut attendre quelques secondes inutiles avant que le pigeon n’atteigne les premiers obstacles. En gros, on perd 4/5 secondes à attendre à chaque partie et sachant que celles-ci s’enchaînent à un rythme effréné au fils des nombreux échecs, on perd au final plusieurs minutes pour rien à chaque session de jeu. On regrettera également l’absence de nouveautés comme des items à ramasser pour booster notre pigeon ou pour activer une fonction ralentie par exemple.


Un gameplay frustrant donc mais c’est ce qui avait fait le succès du jeu original : on avait envie de jouer encore et encore pour battre son score. Dans Frenchy Bird, on peut toujours essayer de se dépasser mais on peut également savoir à quel niveau on se situe dans le classement mondial. Le menu du classement mondial est d’ailleurs la seule autre fonction de l’écran titre avec les options et le menu Quitter. En parlant de challenge, sachez qu’il est également possible de débloquer quatre tampons Miiverse en atteignant les scores de 10, 20, 30 et 40 points. Personnellement, après deux heures de jeu, je n’ai pas pu faire mieux que 16 points.

Graphiquement, on est dans un tout autre registre que Flappy Bird. Exit les graphismes 16 bits qui laissent place à des graphismes en 3D qui se séparent en trois plans : au premier plan Marcel et les lampadaires, au second une rangée d’immeubles haussmanniens et au troisième la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et le Sacré Cœur, étonnamment réunis les uns à côté des autres. Si au premier abord l’ensemble paraît plutôt joli malgré un fort aliasing, le scrolling horizontal devient vite vomitif au fil des parties et il est très difficile de jouer plusieurs minutes de suite sans avoir la tête qui tourne. C’est à ce moment que l’utilisation du GamePad se révèle utile car il est moins désagréable d’y jouer sur le petit écran que sur un large écran de télé. Les mauvais effets du défilement s’en font d’autant moins ressentir même s’ils restent présents. Un mode off-TV appréciable d’autant plus que le son peut être entendu également sur la mablette.

Côté bande son justement, force est de constater que c’est assez pauvre car vous n’aurez droit en tout et pour tout qu’à deux mélodies franchouillardes mêlant guitare et accordéon : une pour l’écran titre (que vous n’entendrez donc que quelques secondes) et une pour le jeu en lui-même. La musique est assez sympathique et amusante au début car elle colle parfaitement à l’ambiance du jeu mais comme le gameplay, elle se révèle vite frustrante car trop répétitive, surtout que la piste revient au début à chaque fois que vous mourrez.



Pour conclure, vous l’aurez compris, Frenchy Bird ne révolutionne par le genre du Fly and Retry. Le gameplay, les graphismes et la bande son auront vite fait de vous lasser après quelques parties même si on y revient quand on a quelques minutes à perdre dans l’espoir de battre son propre record et de grappiller quelques places dans le classement mondial, le seul vrai intérêt de ce jeu.

Test de Thane Krios

Quelques miettes pour Frenchy Bird qui n'a pas su
se démarquer des autres Fly & Retry.

Ce qu’on a aimé :
  • L’ambiance franchouillarde assez bien retranscrite
  • Le petit côté addictif du genre
  • Le classement mondial qui apporte de l’intérêt au jeu

Ce qu’on a moins aimé :
  • Les graphismes défilants vomitifs
  • La bande son et le gameplay trop pauvres
  • Pas d’innovation

Prix : 2.00€
Genre : Action, Fly and Retry
Développeur : Carbon Fire Studio

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